The Alliance Francaise will have the pleasure to hold an opening reception to welcome the French painter Sorgel who will present his work during a joint exhibition with Nicky Gurret.
The reception will take place on Friday, June 16th from 5.30pm at the Rick Faries Gallery, at Masterworks. Discover this interview of Sorgel by the journalist Laurène Daycard. A great opportunity to know a little bit more about this artist : Sorgel : « Je projette mon âme sur la toile» Sorgel est un peintre résidant au Pays Basque, dans le sud ouest de la France. Depuis plus de 40 ans, son œuvre dépeint un univers empreint d’onirisme et inspiré de l’héritage flamand d’un Bosh ou de Bruegle. Ses tableaux sont exposés entre l’Europe (Amsterdam, Paris) et les Etats-Unis (New York). Pour la première fois, il revient sur son parcours d’autodidacte, les inspirations nourrissant sa peinture et sa vision du statut d’artiste. Comment avez-vous découvert la peinture ? À 20 ans, j’ai pris ma guitare et je suis monté à Paris pour chanter. Un soir, j’ai été invité à dîner chez un sociologue. Sur les murs de son salon, il y avait un grand tableau, tout rose, avec un bonhomme en bas. Mon hôte me disait l’avoir obtenu pour 3000 francs. Pour l’époque, c’était une somme conséquente. Je lui ai dis : « je te fais le même pour moitié prix ! » Il s’est pris au jeu et on a conclu l’accord. Je me suis acheté une toile pour refaire la même chose. J’en ai été incapable. J’ai alors compris que ce n’est pas parce que ça a l’air simple que ça l’est. Derrière, il y a tout un travail. De retour chez lui, le sociologue m’a prêté l’ouvrage « L’art et l’âme » de René Huyghe. Il explique qu’être peintre, ce n’est pas que faire des commandes, c’est aussi se mettre à nu. On projette sa propre âme sur la toile. Vous n’aviez aucune formation artistique. Comment avez-vous appris? J’étais tellement avide de connaissances que je suis allé dans tous les musées de Paris, du plus incompréhensible au plus ancien. J’y ai découvert Dali. Plus que le trait, c’est son univers qui m’a plu. Mais aussi Magritte et Paul Gauguin. La vie sans concession de ce dernier m’a touchée. Rapidement, Paris ne m’a pas suffit et je suis allé voyager aux Pays-Bas. J’avais 22 ans et j’y ai vu pour la première fois le travail d’un Pieter Bruegel ou de Jerome Bosch. Je n’avais pas encore les capacités techniques pour faire comme eux mais je savais que c’était vers là que je voulais aller. Je dessinais encore au fusain, avant de repasser par dessus au feutre puis à la peinture à l’huile. Je me suis installé là-bas, dans le nord du pays. Je vivais complètement reclus pour apprendre la technique picturale dans les livres, couche par couche. Je n’avais pas d’argent, alors je coupais à la scie des étagères pour peindre dessus. Je n’ai jamais eu de modèle, j’invente tout, sans plan. La réalité ne m’a jamais satisfait. Je sais que ça va venir, à force de travail. Parlez-nous de la naissance de Sorgel. À l’époque des Pays-Bas, je peignais tout le temps, même en plein milieu de la nuit. J’écoutais du Léo Ferré pour m’accompagner. Une fois, à trois heures du matin, j’ai eu une éclaircie. J’ai peint un Diogène en plein milieu de la nuit marchant avec une bougie éteinte. Cela a été mon premier acte de Sorgel. Pourquoi ? Diogène est ce philosophe grec se promenant dans les rues avec une lumière pour chercher un homme. Je suis attiré par les contraires et j’ai donc éteint sa lumière. Symboliquement, je me suis trouvé en tant qu’artiste à ce moment-là. De cette théorie du contraire, j’en ai fait tout un système. Vous savez, je suis un autodidacte alors personne n’est là pour me contredire ! Quand je démarre un tableau et que je ne l’aime pas, je le retourne pour continuer. Et ainsi de suite jusqu’à ce que j’obtienne satisfaction. On ne retombe jamais sur le point de départ. Être à l’envers oblige mon cerveau à créer des choses qui n’existent pas. Parfois il y a des traits de génie mais c’est souvent beaucoup de travail. Un Sorgel grand cru nécessite en moyenne cinq années. Je ne suis pas pressé, j’ai toute la vie. Chacun de vos tableaux donne l’impression d’ouvrir une nouvelle fenêtre sur un seul et même monde. Oui, c’est exactement ça. Je ne peins pas de simples tableaux mais toute une œuvre. Il y a un fil rouge et des thèmes récurrents comme la musique, avec les guitares, les contrebasses. Mais aussi la navigation et les livres. Je ne m’occupe pas du fond, je n’ai pas de messages théoriques à faire passer. Face à mon œuvre, le spectateur y discerne d’ailleurs souvent des choses que je n’ai moi même pas observées. L’intuition guide mon pinceau. C’est un miroir de mon inconscient. Je ne cherche pas à comprendre, je laisse faire, pousser, germer tout ce qui va sortir. C’est une forme de liberté ? Avec la page blanche de l’écrivain, la toile reste le dernier espace libre que nous ayons sur cette planète. On a tout découvert, même le cosmos. Il n’y a plus d’explorateur, sauf dans la créativité. Cela correspond à un désir profond d’identité. Je ne peins pas pour vivre, je vis pour peintre. J’ai toujours eu un autre travail à côté. J’aime insister sur cette nuance parce que, chez beaucoup de peintre, c’est l’inverse. Résultat, ils se retrouvent à enchaîner les commandes et à se restreindre à cause des exigences des acheteurs. Je suis libre et c’est pour ça que ma peinture est si libre, folle et irrationnelle. http://sorgel.fr/ https://m.facebook.com/Sorgelart/
2 Comments
5/27/2019 09:37:36 pm
The artworks are very impressive. Thank you for sharing the interview.
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